L’impuissance de la communauté internationale : un reflet des États qui la composent.
De la République démocratique du Congo à Gaza, de l’Ukraine au Soudan, des guerres dévastatrices font rage tandis que la communauté internationale reste bloquée dans des cycles de condamnations sans passage à l’action. Dans ce commentaire, nous examinons pourquoi la communauté internationale échoue à résoudre les conflits mondiaux.
OPINIONS & COMMENTAIRES
6/20/20253 min temps de lecture
Face aux guerres déchaînées de la République démocratique du Congo au Soudan, de Gaza à l’Ukraine, à Israël, à l’Iran, au Sahel, une question s’impose : Quelles sont les actions concrètes de la communauté internationale ?
Les conférences vont et viennent, les résolutions s’accumulent, les déclarations condamnant la violence pleuvent, pourtant sur le terrain, les bombes tombent, les civils fuient, et les conflits s’éternisent.
Il est temps d’arrêter de faire semblant. Les Nations Unies (ONU) ne sont pas impuissantes par accident. Elles reflètent un système international fondé sur les intérêts nationaux, les luttes de pouvoir et les calculs politiques. Les actions de la communauté internationale (CI) ne peuvent être cohérentes car les États sont divisés, et parfois, ce qui profite à un État est un désavantage pour un autre.
La CI est plus large que l’ONU seule. Elle inclut aussi des organisations régionales comme l’Union africaine, la Ligue arabe, l’Union européenne, l’Organisation des États américains, l’ASEAN, ainsi que d’autres coalitions d’États agissant selon des intérêts communs. Cependant, beaucoup de ces organismes font face à des défis similaires : manque de ressources, divisions internes et priorités concurrentes.
Compte tenu des conflits dévastateurs en cours, les populations prises au piège souffrent énormément, tandis que la CI, qu’elle soit régionale ou mondiale, se limite souvent à condamner la violence sans aider à mettre fin à ces guerres.
Cela s’explique parce que la CI reflète les États qui la composent. D’abord, les États sont souverains, et lorsque la CI agit, la souveraineté des États peut être touchée, elle doit donc agir en conséquence. Ensuite, l’intérêt de chaque État se traduit par une solidarité sélective et une inaction institutionnalisée.
Par exemple, le Conseil de sécurité est souvent paralysé, les États membres se neutralisant mutuellement, et ce sont les populations qui paient le prix de cet enlisement géopolitique. Certains États bloquent les actions parce qu’ils sont directement impliqués ou souhaitent protéger des alliés. D’autres s’abstiennent car ils ne voient aucun intérêt stratégique. Le résultat est un retard dans les actions de la CI.
La vérité est inconfortable : la CI n’est forte que par la force des États qui la composent. De plus, certains États sont fragiles, minés par des crises internes, le populisme ou une perte de légitimité. Comment attendre d’eux qu’ils collaborent alors qu’ils peinent à gouverner efficacement chez eux ?
Même les organisations régionales qui pourraient prendre les devants sont souvent paralysées. L’Union africaine, par exemple, manque de ressources et ses appels à la paix sont rarement suivis d’actions. La Ligue arabe est minée par des divisions internes. L’Union européenne agit souvent davantage pour défendre ses frontières que pour la paix mondiale.
Alors, que reste-t-il ? Une prise de conscience nécessaire. Ce n’est pas une raison d’abandonner, mais on ne peut plus parler d’un « échec accidentel » de la communauté internationale. Il faut reconnaître un système global conçu pour éviter des actions trop contraignantes, trop justes ou trop rapides. Une vérité simple : les populations ne vont pas attendre. Pendant que les grandes puissances débattent des résolutions, des vies sont brisées. Les personnes qui souffrent ne vont pas attendre que le monde s’accorde pour exister, résister et raconter leurs histoires.
Ainsi, l’impuissance de la communauté internationale n’est pas un mystère : elle est le reflet fidèle d’un monde fragmenté, hésitant et souvent indifférent. Néanmoins, c’est aussi le point de départ de l’espoir, l’espoir de construire un système fondé non sur la peur des États, mais sur la dignité des peuples. En somme, les États doivent évoluer et se perfectionner pour un avenir meilleur.
References
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